La Haye, de notre correspondant.
«Après quatre ans et demi d'existence, nous obtenons enfin une base légale!», se réjouit Jürgen Storbeck, directeur provisoire d'Europol. Celle que l'on surnommait déjà la «police européenne», la plus jeune instance de l'Union, devait en effet jusqu'ici travailler dans l'ombre sous le nom d'Unité de drogue européenne. Mais à partir d'aujourd'hui, Europol existe: les quinze Etats membres ont fini par ratifier un à un la convention. Une ouverture officielle qui attire à La Haye le gratin politique européen.
Pendant quatre ans, Europol a été victime d'un flou juridique et d'un scepticisme avéré sur ses activités. L'organisation n'a aucun mandat exécutif. Interpol, craignant la concurrence, la voyait d'un mauvais oeil. Envers et contre tous, la jeune instance s'est mise sur pied. Dans un ancien monastère de La Haye, 250 personnes, dont 45 officiers de liaison, s'efforcent de lutter en silence contre les organisations criminelles de toute l'Europe. Progressivement, l'organisme s'est vu attribuer, à côté du combat contre les trafiquants de drogue, la lutte contre les filières d'immigration clandestine, le trafic de véhicules, d'êtres humains, de matières radioactives et le blanchiment d'argent. Le terrorisme figurera à son agenda en 1999. Les cas traités augmentent d'année en année, ce qui montre que les polices nationales se familiarisent avec l'instance: «Nous ne faisons que les assister, alors que ce sont les polices nationales qui retirent le p