Rabat, Casablanca, envoyée spéciale.
«Bureaucrate» dans un ministère et «homme de terrain» dans l'association qui a amené l'eau, une couverture médicale de base et électrifié un village du Haut-Atlas, Ali Amahan est catégorique: «Ce gouvernement n'a pas fait d'action spectaculaire, mais, dans la société, le soulagement est réel, parce que ça dure et que les gens perçoivent que cette équipe se sent plus responsable et plus proche d'eux.» Aux antipodes, Abdelmounim Dilami, le patron du très libéral hebdomadaire l'Economiste est plus sévère contre ce «gouvernement qui donne l'impression d'avoir été surpris par les réalités et d'être tétanisé». Mais, admet-il, l'expérience demeure «positive car elle crée une nouvelle dynamique au Maroc où le palais n'est plus lié à un parti ou à un groupe de partis, ce qui est plus important qu'un programme politique». Du coup, il fait le pari de transformer l'Economiste en quotidien.
Sept mois après le début d'une «alternance» sortie moins des urnes que d'une volonté royale (Libération du 24/6/98), Abderrahmane Youssoufi, leader de l'opposition socialiste, n'a, apparemment, pas perdu de son capital de confiance. Pourtant, rien n'a vraiment changé, même si le Premier ministre réaffirme inlassablement son credo: «Réforme de la justice et de l'administration, consolidation des libertés et des institutions démocratiques, participation de la population.»
Certes, le gouvernement peut mettre en avant quelques actes législatifs: diffusion dans les adminis