Le porte-parole d'Edith Cresson, commissaire européenne chargée de
la Recherche, a annoncé hier en salle de presse de la Commission, à Bruxelles, que l'ancienne Première ministre avait décidé de porter plainte en diffamation contre Libération. Dans ses éditions des 24 et 28 septembre, Libération expliquait que trois proches d'Edith Cresson avaient bénéficié de contrats, fort bien rémunérés, avec ses services: René Berthelot, un ami de «vingt ans» de la commissaire, selon les termes même de cet ancien dentiste de Châtellerault, la ville dont Edith Cresson fut maire; Philippe Berthelot, un «actuaire en assurances», par ailleurs fils de René, et enfin l'ex-journaliste Elisabeth Schemla, auteur d'un livre consacré à l'ancienne Première ministre.
Edith Cresson conteste le fait que Libération se soit interrogé sur la pratique consistant à embaucher des proches. Pourtant, René Berthelot a lui-même déclaré à Libération que, sans la commissaire, il n'aurait obtenu aucun contrat. L'ancienne Première ministre estime aussi que c'est à tort que Libération a mis en cause la réalité du travail accompli par Berthelot. Sur ce point, notre journaliste a pu consulter les notes et études réalisées au rythme d'une tous les deux mois en moyenne: le résultat ne semble pas justifier un salaire de 24 400 F par mois puis de 30000 F par mois(selon nos informations) versés durant vingt-huit mois. Pour les deux autres emplois, Libération, tout comme ses confrères, s'est heurté, de la part des services d'