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Libération

ELECTIONS AU BRESIL. La victoire annoncée de Cardoso. La réélection du président sortant, sans réel rival, ne fait aucun doute.

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publié le 3 octobre 1998 à 13h17

Rio de Janeiro, correspondance.

Le Brésil vivra dimanche cinq élections simultanées: en plus du premier tour de la présidentielle et des élections de gouverneurs, 106 millions d'électeurs vont choisir 27 sénateurs, 513 députés et les représentants des assemblées des 27 Etats. Un scrutin qui prend aussi une tournure inédite: pour la première fois, les chefs d'exécutif (président de la République et gouverneurs) peuvent postuler à un second mandat successif. Tous ces enjeux auraient pu mobiliser l'opinion brésilienne. Il n'en fut rien, d'autant que l'élection du président sortant Fernando Henrique Cardoso ne fait aucun doute. Depuis le retour de la démocratie en 1985, en tout cas, jamais une campagne électorale n'a été aussi morne.

Au coin d'une rue de Rio, une bande d'adolescents, portant casquette et tee-shirt à l'effigie d'un député, pourchassent les passants pour leur glisser un tract, alors que ces derniers essaient à tout prix de les éviter. «Je sais que tu ne voteras pas pour ce candidat. Moi non plus, répète un des démarcheurs. Mais si on me surprend à jeter les tracts par terre, je perds mon job. Allez, prends-en un pour m'aider.» Convaincant" Dans tout le pays, des centaines de milliers de jeunes et de chômeurs ont ainsi décroché des boulots de «militants», le temps de la campagne. Le Parti des travailleurs (gauche), le seul qui disposait d'un énorme contingent de volontaires, n'est pas arrivé à mobiliser ses troupes. Les autres formations ont payé des tâcherons pour