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Libération

Kosovo : Washington menace à reculons. Clinton espère que Milosevic cédera avant des frappes.

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publié le 3 octobre 1998 à 13h01

Washington, de notre correspondant.

«Il y a un seuil de l'atrocité au-delà duquel nous ne pouvons rester sans rien faire, et ce seuil a été franchi [au Kosovo]», a expliqué Sandy Berger, le conseiller à la Sécurité nationale, aux sénateurs dont il était venu, jeudi, chercher le soutien à une opération militaire de l'Otan contre la Serbie. D'ici deux semaines tout au plus, les positions de l'armée serbe au Kosovo, mais aussi en Serbie même, pourraient donc être frappées par une salve de missiles de croisière lancés des croiseurs et sous-marins de la flotte américaine en Méditerranée. Des frappes aériennes d'une centaine de bombardiers dont l'Otan a commencé la mise en place pourraient suivre. A moins que d'ici là le président serbe Slobodan Milosevic ait rempli les conditions définies jeudi également par le secrétaire américain à la Défense, William Cohen: retrait de la police serbe du Kosovo, autorisation d'une vaste opération humanitaire de secours aux quelque 300 000 personnes déplacées dans la province et ouverture de véritables négociations avec les représentants des Kosovars en vue d'un règlement politique. Bien entendu, Bill Clinton et ses conseillers prient avec ardeur que Milosevic fasse les gestes nécessaires pour leur éviter d'en arriver là. Car personne à Washington ne croit que les frappes aériennes envisagées puissent résoudre le casse-tête du Kosovo. Même attitude à Paris: le chef de la diplomatie française, Hubert Védrine, a affirmé vendredi que les autorités d