Le Premier ministre marocain Abderrahmane Youssoufi n'avait pas
caché ce qu'il attendait de la visite de deux jours qu'il a achevée hier soir à Paris: une aide financière concrétisant le soutien français à l'«alternance» en cours à Rabat et confortant la position de son gouvernement confronté à de sérieux problèmes socio-économiques. Déjà, la chaleur et l'éclat de l'accueil réservé à Youssoufi et aux six ministres qui l'accompagnaient en disaient long. «Notre appui vous est acquis», affirmait Lionel Jospin lors du dîner offert à son homologue marocain jeudi, au Quai d'Orsay. «Vous avez le soutien sans faille de l'ensemble des autorités françaises.» Un geste financier significatif a donné corps, hier, à l'«intérêt» réaffirmé par Paris depuis le début de la «démocratisation». Au total, la France dégagera «4,2 milliards de francs de moyens financiers supplémentaires», d'une part pour alléger le fardeau de la dette extérieure marocaine (22 milliards de dollars), d'autre part pour financer des projets de développement. Les Marocains souhaitaient un effacement pur et simple d'une partie de leur dette à l'égard de la France (qui s'élève à 19 milliards de francs) en échange d'investissements publics. Une autre formule a finalement été adoptée. Elle aboutit à un allègement total de 2 milliards de francs de la dette, grâce au soutien de la France qui demandera à ses partenaires du Club de Paris de relever le plafond autorisé pour les conversions de dette en investissements. Au-delà,