Pressé par plusieurs chancelleries occidentales, Kofi Annan remettra
aujourd'hui son rapport sur le Kosovo au Conseil de sécurité. Ce rapport devrait conclure que la Yougoslavie ne s'est pas conformée à la résolution 1199, adoptée le 23 septembre par le Conseil de sécurité, qui exigeait un cessez-le-feu immédiat, le retrait des forces spéciales serbes (celles-là mêmes qui ont assassiné 18 villageois, dont 5 enfants, à Gornje Obrinje la semaine dernière), et le retour dans leurs foyers des quelque 300 000 réfugiés ou déplacés kosovars.
Le secrétaire général des Nations unies s'est appuyé, lors de la rédaction de son rapport, sur des informations fournies par le Haut-Commissariat aux réfugiés, la mission d'observateurs diplomatique, l'Otan, et, espérons-le, sur la lecture de reportages de journalistes sur place. Au-delà de l'évidence des constats et des habituelles admonestations, ce dossier est très attendu car il pourrait servir de document «légal» à l'Otan pour agir. Mercredi se tiendra en effet à Bruxelles une réunion des seize ministres de la Défense de l'Otan. Utilisant le rapport onusien comme feu vert tacite, ils pourraient décider de frappes aériennes dans les quinze prochains jours, afin de tenter de contraindre le président serbe Slobodan Milosevic à une répression moins provocatrice dans cette région du Kosovo, où près de 1 300 Albanais ont été tués depuis sept mois par des militaires serbes déguisés en policiers. Nécessaire, ce rapport n'est pas pour autant suffis