Stockholm de notre correspondant
Les Lettons reviennent de loin. Samedi, ils votaient pour le scrutin le plus sensible depuis leur indépendance en 1991: il s'agissait d'un référendum en faveur de l'assouplissement des lois sur la citoyenneté, qui scelle en fait le sort de plus de 650 000 non-citoyens russophones pour la plupart que compte ce micro-Etat de 2,5 millions d'habitants. Pour les Lettons, le recouvrement de l'indépendance justifiait amplement à leurs yeux les lois sur la citoyenneté introduisant une «discrimination positive» et interdisant des dizaines d'emplois aux non-citoyens.
Le référendum est passé petitement, ce qui montre à quel point la question restera délicate dans l'avenir. 53% des électeurs ont voté en faveur d'un régime adouci sur la citoyenneté adopté en juin par le Parlement sous la pression internationale, mais contesté depuis par les partis nationalistes qui avaient obtenu la tenue de ce référendum. 18 000 enfants non-citoyens nés depuis l'indépendance vont désormais voir leur statut régularisé et les tests de langue et de culture générale, tant critiqués, vont être facilités dans un premier temps pour les plus de 65 ans. Un premier pas.
«Le résultat montre en tout cas que notre peuple est prêt pour le changement», a déclaré, soulagé, Sergej Dolgopolov, l'un des responsables du Parti national de l'harmonie qui, comme la plupart des autres partis, appelait à voter en faveur de l'assouplissement des lois sur la naturalisation. «Nous ne vivons pas u