Washington de notre correspondant.
Bill Clinton deviendra cette semaine le troisième président des Etats-Unis à être soumis à l'impeachment, la procédure en destitution du chef de l'état par le Congrès. En 1868, le démocrate Andrew Johnson avait été acquitté. En 1974, le républicain Richard Nixon avait préféré démissionner avant d'être destitué. L'issue de la «guerre» qui commence entre Clinton et la majorité républicaine du Congrès reste incertaine, mais il ne fait plus de doutes qu'elle aura lieu et qu'elle risque de durer des mois. Le premier acte du drame se jouera aujourd'hui. La Commission des affaires judiciaires de la Chambre des représentants, saisie par le procureur spécial Kenneth Starr, va engager le débat public au terme duquel elle communiquera à la Chambre, mardi au plus tard, une (ou deux) résolution(s) demandant l'ouverture de l'enquête d'impeachment. Les républicains, qui contrôlent la commission judiciaire (ils y occupent 21 sièges sur 37), ont rédigé une résolution concluant qu'il existe suffisamment de faits pour justifier que les parlementaires examinent plus de onze chefs d'accusation contre le chef de l'état du parjure à l'obstruction de la justice en passant par la subornation de témoins dans son entreprise de dissimulation de sa liaison avec Monica Lewinsky.
Le président de la commission judiciaire, Henry Hyde, républicain de l'Illinois, a expliqué dimanche matin que l'essentiel du réquisitoire repose sur le fait que le Président, garant des lois,