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Libération

Chez les communistes italiens, rupture sur toute la ligne. La décision de ne plus soutenir Prodi déchire le PRC.

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publié le 6 octobre 1998 à 13h29

Rome, de notre correspondant.

En retirant, dimanche, leur confiance au gouvernement de Romano Prodi, les communistes de Rifondazione Comunista (PRC) n'ont pas seulement ouvert une crise politique et menacé de faire tomber le premier gouvernement de centre gauche depuis la guerre. Ils ont sans doute mis en marche un processus de scission interne qui reflète les diversités et les ambiguïtés originelles du parti de Fausto Bertinotti. La ligne du secrétaire national des communistes orthodoxes, qui préconisait la rupture, est, en effet, passée avec le soutien de la minorité trotskiste. Rompant ainsi l'axe traditionnel qui unissait le secrétaire Bertinotti et le président fondateur du PRC, Armando Cossutta. Avec ses 24 voix, «l'une des composantes trotskistes a été déterminante; sans elle, Bertinotti n'aurait pas eu la majorité absolue», a indiqué Cossutta, favorable à une poursuite de la collaboration avec le gouvernement Prodi. Tirant les conséquences de l'échec de sa stratégie, Cossutta a démissionné hier de la présidence du PRC.

Groupe composite né sur les cendres du vieux PCI devenu Parti démocratique de la gauche (PDS) en 1991, Rifondazione Comunista est aujourd'hui une sorte de petite maison commune de la gauche radicale italienne. Entre les nostalgiques du Che, les anciens compagnons du camarade Brejnev, les syndicalistes dissidents et les jeunes des centres sociaux (sorte de maisons de la culture autogérées), le PRC est une constellation de mouvements réunis officiellement