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Libération

Chris Patten, pas câlin pour la Chine. Le dernier gouverneur britannique de Hong-kong publie ses souvenirs.

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publié le 6 octobre 1998 à 13h29

Londres, de notre correspondant.

Tony Blair, arrivé ce matin à Pékin, ferait bien de lire les souvenirs de Chris Patten, dernier gouverneur de Hong-kong, Britannique modéré et ironique contempteur des valeurs asiatiques. East and West (1), qui vient d'être publié à Londres, avait obtenu sa part de publicité lorsque son éditeur pressenti, Harpers Collins, une filiale du groupe de Rupert Murdoch, avait cassé le contrat avec Patten sur ordre du magnat australien, qui ne voulait pas fâcher ses amis chinois. Patten avait reçu 100 000 livres (1 million de francs) de dédommagement, et il a trouvé depuis un éditeur plus courageux, Macmillan.

Toutefois, à lire les 328 pages du livre de l'ancien gouverneur de Hong-kong, moitié souvenirs, moitié réflexions politiques, on comprend mal la censure de Murdoch. Le livre est certes sévère sur la Chine et les diplomates occidentaux prochinois, toujours prêts à tout pardonner à Pékin au nom des sacro-saintes valeurs asiatiques, mais il ne révèle rien de nouveau sur les négociations de la dernière décolonisation. Cette hésitation entre le récit du gouvernorat, les ruminations sur le choc des cultures et des réflexions sur la politique britannique gêne la lecture.

En revanche, le livre est à son meilleur lorsqu'il s'en prend aux valeurs asiatiques. Patten cite à loisir des analectes bien choisis de Confucius, qui montrent que le sage révéré en Asie peut aussi défendre la démocratie et ce qui peut apparaître comme des valeurs occidentales. Patten, q