Laurent-Désiré Kabila vient de marquer un point sur le front
diplomatique, mais risque de perdre une nouvelle bataille militaire dans l'Est. Après avoir reçu, samedi à Kinshasa, le conseiller pour les affaires africaines de Jacques Chirac, Michel Dupuch, le président du Congo démocratique doit faire face, depuis dimanche, à une offensive des rebelles contre Kindu, sa tête de pont dans l'est de l'ex-Zaïre, largement passé sous le contrôle des pourfendeurs de son régime. Ceux-ci sont militairement soutenus par le Rwanda et l'Ouganda voisins. Hier, Kinshasa a fini par reconnaître la réalité des combats tout en les minimisant. Pourtant, dès dimanche, l'aviation de Kabila a bombardé les abords de Kindu, à quelque 1 200 km à l'est de Kinshasa, pour briser l'encerclement de la ville. Capitale de la province aurifère du Maniema, Kindu abrite la base aérienne la plus avancée et «l'état-major de campagne» des Forces armées congolaises, de leur côté soutenues par des contingents expéditionnaires de l'Angola, du Zimbabwe, du Tchad et de Namibie. Il y a deux semaines, des soldats soudanais auraient été acheminés sur la base de Kindu pour la «sécuriser». L'information a été démentie par Khartoum. Cependant, il est avéré que quelque 400 anciens soldats de Mobutu, qui avaient été enrôlés dans l'armée soudanaise, ont été transportés par avion à Kindu.
La rébellion reprend l'initiative militaire dans l'Est, alors que Kinshasa annonce depuis des semaines sa «contre-offensive imminente», le minis