Un grand jeu de chaises musicales s'est engagé à la CDU, l'Union chrétienne-démocrate allemande, battue à plate couture aux législatives du 27 septembre (35% seulement des voix, son plus mauvais score depuis 1949). Depuis près de vingt-cinq ans, la CDU vivait sous la tutelle de plus en plus écrasante de Helmut Kohl, président du parti depuis 1973. Dès le soir de sa défaite, Kohl a annoncé qu'il abandonnait cette présidence, ouvrant la porte à un grand vent de renouveau qui balaie, depuis, tous les étages du parti.
Un premier choix a été arrêté hier: Wolfgang Schäuble, 56 ans, «dauphin» officiel de Kohl depuis longtemps déjà, a été désigné pour cumuler les fonctions de président du parti et président du groupe parlementaire au Bundestag. Le problème est que cette position dominante accordée à Schäuble laisse peu de place à Volker Rühe, 56 ans également, ministre sortant de la Défense, devenu une sorte de «dauphin bis» ces derniers mois. A ce jour, Rühe n'est candidat que pour un des quatre postes de vice-président du parti, dont l'affectation ressemble à un puzzle délicat. Le parti voudrait représenter tous ses groupes d'intérêts et tendances différents: jeunes, femmes, aile sociale et libéraux, Est et Ouest, Nord et Sud" Cinq personnalités sont candidates pour les quatre postes: Angela Merkel, assurée d'être réélue en sa double qualité de femme et de représentante de l'Est, Volker Rühe, Norbert Blüm, vieux compagnon de Helmut Kohl et «âme sociale» de la CDU, Erwin Teufel, min