Mexico, de notre correspondante.
A en croire les autorités mexicaines, la journée électorale de dimanche au Chiapas aura été «exemplaire et historique; un vote presque sans tache». Le gouverneur de l'Etat, Roberto Albores Guillen, a oublié d'ajouter: «et sans surprise». A la veille du scrutin qui visait à renouveler plus de cent mairies ainsi que les députés à l'Assemblée locale, on savait déjà que le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) maintiendrait son leadership sur cette région, la plus pauvre du pays, dans un contexte électoral totalement chaotique.
30 000 sans-abri. Le Chiapas se remet à peine d'un désastre climatique sans précédent. Les pluies torrentielles qui ont entraîné, le mois dernier, la mort de 250 à 1 000 personnes ont laissé 30 000 sans-abri, qui s'ajoutent aux quelque 11 000 personnes déplacées par les affrontements qui opposent depuis de longs mois paramilitaires pro-PRI et proches de la guérilla néozapatiste. Des centaines de kilomètres de routes défoncées, des villes entières rayées de la carte" une estimation a chiffré à 2 milliards de dollars le coût de la reconstruction. Plus d'un million de personnes, soit environ le tiers de la population du Chiapas, affrontent aujourd'hui une situation sanitaire affolante. La quasi-totalité des infrastructures de santé a disparu, au moment où se multiplient les cas de maladies respiratoires, infections cutanées, conjonctivites hémorragiques et choléra. Un terrain idéal en période d'élections pour un parti clie