Beyrouth, envoyé spécial.
Hafez el-Assad a élu lundi soir le président de la République libanaise. Ce sera le général Emile Lahoud, le chef d'état-major de l'armée. Un choix qui sera entériné dans une dizaine de jours par le Parlement. D'un bout à l'autre, le scrutin présidentiel aura ressemblé à une élection au pays des fantômes. Fantomatiques étaient les candidats environ une quinzaine, traditionnellement chrétiens , les uns n'osant pas se déclarer, dans l'espoir d'être élus, les autres abandonnant toute chance de l'être dès lors qu'ils avaient fait connaître leur candidature. Fantomatique était la campagne puisque personne n'avait de programme. Fantomatique était le Parlement libanais dont on sait déja qu'il votera, quasiment comme un seul homme, pour le candidat désigné par Damas. Mais derrière cette fantasmagorie, il y avait quelqu'un de bien réel pour tirer les ficelles: le président Assad. Personne ne sait encore quels critères il a retenus pour choisir le candidat que les députés devront élire. Il a simplement fait connaître son choix à l'issue d'une discussion avec l'actuel président libanais, Elias Hraoui, via une personnalité proche de celui-ci. «C'est une élection humiliante pour les candidats. Et pour les Libanais. Le jeu a consisté à se faire bien voir des Syriens dans l'espoir d'être choisi, sans savoir si Damas n'avait pas déjà fait son choix», résume l'ancien directeur de cabinet de l'un des candidats. Bien avant la décision de Damas, le nom du généra