On se calme. Jacques Santer, après avoir dénoncé «le manque de
sérénité dans le débat actuel», a appelé à un «débat serein et constructif sur le renforcement de la lutte contre la fraude et la corruption». Le président de la Commission européenne a donc enfin rompu le silence de plus en plus assourdissant qu'il observait depuis plus d'un mois, en s'exprimant devant le Parlement européen réuni en session plénière à Strasbourg. Cherchant à reprendre l'offensive après les accusations portées contre l'exécutif européen, il a proposé de donner son indépendance totale à l'Uclaf, l'unité de lutte antifraude de la Commission, en créant un «office d'enquête antifraude».
Mais, contrairement à ce que l'on pouvait attendre, il n'est pas entré dans le détail des différentes affaires: il s'est surtout attaché à montrer que c'est la Commission elle-même, contrairement aux affirmations des eurodéputés, qui a entrepris de faire le ménage dans ses rangs afin de débusquer les brebis galeuses, les fraudes, les pratiques irrégulières, les détournements de fonds. De fait, c'est l'Uclaf qui a mis la main sur un trou de 600 000 écus dans le budget de l'office humanitaire (Echo). C'est elle aussi qui a dénoncé la pratique des «sous-marins», ces salariés travaillant pour la Commission mais payés par des sociétés extérieures, elles-mêmes rémunérées par le budget européen" C'est elle qui a débusqué deux fonctionnaires (l'un d'Echo, l'autre de Tacis gestion des fonds destinés à l'ex-URSS) qui ont reçu d