Belgrade, correspondance.
Bombardera, bombardera pas? La question est sur toutes les lèvres. Ce n'est pas la première fois que l'Otan menace de lancer ses avions contre les Serbes pour les ramener à la raison. Mais, pendant la guerre en Bosnie, les menaces concernaient les «frères serbes» au-delà de la frontière de la Serbie. Celles adressées vaguement à Belgrade même avaient été perçues à l'époque plutôt comme un froncement de sourcils. Il en est autrement aujourd'hui. Eduquée par une télévision officielle omniprésente à croire dur comme fer ce que disent les dirigeants, la population a franchement peur et éprouve un sentiment proche de la panique depuis que le Premier ministre yougoslave, Momir Bulatovic, a admis lundi que les menaces d'une «agression de l'Otan» étaient sérieuses et qu'il a demandé au Parlement fédéral de «constater» que le pays était «en danger de guerre imminent». Traduit en clair, pour le contribuable cela signifie état d'urgence et vivre encore plus mal que pendant la guerre en Bosnie, qu'il a dû financer bon gré mal gré.
Radmila Mitrovic appartient à cette couche de la population dont le doigt accusateur est pointé sur le président yougoslave, Slobodan Milosevic, et ses comparses, et non pas sur les puissances occidentales vilipendées par le pouvoir. «Pourquoi la communauté internationale devrait-elle nous bombarder? Elle ferait mieux d'arrêter Milosevic et de le faire comparaître à La Haye. Les occasions pour ce faire ne manquent pas, même si Milosevic