Bruxelles (UE), de notre correspondant.
L'Allemagne, mais aussi l'Autriche, les Pays-Bas et la Suède estiment que l'Europe leur coûte trop cher au regard des avantages qu'ils en retirent. Ces quatre pays veulent donc réduire leur contribution au budget communautaire. Pourtant, à en croire la Commission européenne, cette revendication est loin d'être fondée. Dans un épais rapport consacré au «financement de l'Union européenne», rendu public hier, elle estime que le système actuel reflète plutôt correctement les «capacités contributives des Etats membres», c'est-à-dire leur richesse. A l'exception notable de la Grande-Bretagne qui a obtenu, en 1984, un abattement de sa contribution au budget (le fameux «chèque»). L'exécutif européen ne nie cependant pas que des réformes soient possibles, si les Quinze veulent vraiment se lancer dans cette voix périlleuse. Elle propose donc plusieurs options dont une renationalisation partielle de la Politique agricole commune (PAC) afin de diminuer le montant de ce poste budgétaire qui représente encore près de la moitié du budget communautaire. Le raisonnement allemand est purement comptable: il consiste à soustraire les versements reçus de Bruxelles du montant de sa contribution. Pierre Moscovici, le ministre français des affaires européennes, a ainsi admis, le 15 septembre, que la «contribution nette (de la France) au budget de l'Union est de 300 millions d'euros quand celle de l'Allemagne avoisine les 11 milliards d'euros, soit un rapport