Le collectif d'organisations et de personnalités réclamant la
«vérité» sur le Rwanda s'estime en état de légitime méfiance. Hier, lors d'une conférence de presse au siège de Médecins sans frontières (MSF), il a énuméré ses desiderata avant même que le rapport de la mission parlementaire d'information sur le Rwanda, annoncé pour décembre, soit publié. Pour ne pas être déçu, Rony Brauman a donné le ton en avertissant: «Nous ne lâcherons pas le morceau. Si le rapport est flou, nous continuerons à nous battre jusqu'à ce que la vérité soit établie.» Ni l'ancien président de MSF ni, à ses côtés, Claudine Vidal, chercheuse au CNRS, ne semblaient convaincus par les déclarations du président de la mission, Paul Quilès, qui a annoncé, le 15 septembre, que «l'intégralité des 106 heures d'auditions», conduites entre mars et juillet, serait annexée au rapport. Fustigeant la «pratique du secret», le «caractère ultraconfidentiel du travail de la mission», voire une «opacité soigneusement entretenue», les deux porte-parole ont réclamé un engagement ferme sur la publication des auditions à huis clos, de même que des documents confidentiels «déclassifiés» auxquels les parlementaires auront eu accès. «Nous demandons aux parlementaires de résister aux divers clans politiques de l'exécutif, a expliqué Claudine Vidal, rappelant que 53 des 88 auditions ont eu lieu à huis clos. Devant la commission d'enquête parlementaire belge sur le Rwanda, seulement 9 sur 109 auditions ont été conduites à huis c