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Libération

La prime pour tuer Rushdie augmente. A Téhéran, les conservateurs veulent contrecarrer la politique d'ouverture du président Khatami.

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publié le 13 octobre 1998 à 13h58

Dans un défi lancé au président Mohammed Khatami, la fondation

religieuse qui s'est proposée pour rémunérer quiconque assassinera l'écrivain britannique Salman Rushdie a augmenté de 300 000 dollars la récompense, laquelle atteint désormais 2,8 millions de dollars. L'ayatollah Hassan Saneï, qui dirige la fondation du 15-Khordad, a déclaré que «cette augmentation est destinée à encourager l'application de la fatwa», le décret religieux par lequel l'imam Khomeiny a condamné à mort, en février 1989, l'auteur des Versets sataniques. «Il ne faudrait pas que cette affaire passe à la trappe. Cette prime pour tuer Rushdie est un grand honneur pour la fondation, que nous devons conserver», a ajouté le dignitaire religieux cité hier par le quotidien Joumhouri Islami. L'ayatollah Saneï a rejeté l'idée que la prime ait pu être annulée ou mise en veilleuse pour se réconcilier avec la Grande-Bretagne sur ce dossier qui empoisonne les relations entre les deux pays depuis dix ans.

Cette annonce survient alors que Londres et Téhéran ont annoncé, le 24 septembre, une normalisation de leurs relations. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, avait alors assuré que son gouvernement se «démarquait de toute récompense offerte» pour tuer l'écrivain. Mais, après avoir d'abord observé le silence, les milieux les plus ultras sont les uns après les autres revenus à la charge. Le 26 septembre, le quotidien Ressalat, organe du courant conservateur, écrivait que «l'accord irano-britanniq