L'Otan garde le doigt sur la gâchette, prête à frapper si, d'ici à
samedi, les autorités de Belgrade ne se sont pas pleinement conformées aux exigences de la communauté internationale pour le Kosovo. Mais le tournant est pris. Le président yougoslave Slobodan Milosevic a finalement cédé, après une semaine de discussions musclées avec l'émissaire américain Richard Holbrooke. Les Occidentaux restent prudents, en premier lieu le président américain Bill Clinton, rappelant que «les engagements ne sont pas des actes, et les cimetières des Balkans sont remplis des promesses non tenues du président Milosevic». Washington, Londres ou Paris n'en reconnaissent pas moins la réalité des résultats obtenus. 1 300 morts. Milosevic se félicite «qu'un accord ait été atteint pour que les problèmes du Kosovo et ceux qui y sont liés soient réglés par la voie pacifique et les moyens politiques». L'homme fort de Belgrade a toutes les raisons d'être satisfait. Il a reculé, mais, en fait, la communauté internationale ne lui impose maintenant pas grand-chose de plus que ce qu'elle exigeait déjà en mars, au début de la crise. Et il sauve l'essentiel, c'est-à-dire la pleine souveraineté de Belgrade sur cette province du sud de la Serbie, peuplée à 90% d'Albanais de souche, où les combats des sept derniers mois ont fait quelque 1300 morts et plus de 250000 personnes déplacées, albanais dans leur quasi-totalité. Les Kosovars, même modérés comme Veton Surroi, directeur du quotidien Koha Ditore, sont ame