Bonn, de notre correspondante.
Les ministres des Finances, trésoriers et banquiers du monde vont devoir s'habituer à accueillir dans leurs cénacles un nouveau collègue très volontariste. Le futur chancelier social-démocrate allemand, Gerhard Schröder, a confirmé lundi que son ministre des Finances serait Oskar Lafontaine, 55 ans, connu pour son style rentre-dedans. Lafontaine arrive au ministère de ses rêves bardé de très ambitieux projets de réforme de l'économie allemande, européenne et mondiale. Pas même encore nommé ministre, il s'est déjà répandu en propositions pour réformer le système monétaire international: il plaide pour établir des couloirs limitant les fluctuations de taux de change entre l'euro, le dollar et le yen.
En Europe, Lafontaine prône un contrepoids politique à la banque centrale et une politique concertée de lutte contre le chômage, positions assez proches de celles du gouvernement français, quoiqu'il reste à en préciser les détails concrets. En Allemagne, il ose s'attaquer à la sacro-sainte Bundesbank, l'exhortant à baisser ses taux d'intérêt. Imprégné de keynésianisme, Oskar Lafontaine souhaite relancer la consommation intérieure sans pour autant faire déraper les dépenses publiques, numéro de haute voltige qu'il a réussi à imposer dans le projet de réforme fiscale arrêté ce week-end avec les verts.
Physicien de formation, Oskar Lafontaine s'est pris pour l'économie d'une passion de nouveau converti, depuis plusieurs années déjà. A Bonn, ses propres ami