Belgrade, correspondance.
Une photo du président yougoslave Slobodan Milosevic, souriant, les deux bras en l'air en signe de triomphe, trône en première page du quotidien Glas. La manchette clame: «Le danger d'une intervention armée a été écarté.» Rassurés, les Belgradois retrouvent leur humour: «Nous allons avoir un week-end aussi ennuyeux que les précédents" sans frappes aériennes.» Et ils replongent dans les problèmes quotidiens de la survie, les ruptures des stocks des produits de première nécessité, la valse des étiquettes et les retards dans le paiement des salaires.
Toutefois, le premier soulagement passé, beaucoup se demandent ce que signifie réellement l'arrangement conclu par le président serbe. «Sa déclaration ne nous a rien appris, si ce n'est qu'il n'y aura pas de bombardements dans l'immédiat et qu'il y aura une espèce de mission de vérification au Kosovo», assure un retraité, concédant que l'angoisse avait atteint son paroxysme: «On ne dormait plus qu'à l'aide de calmants.» Beaucoup restent pourtant perplexes devant les réactions officielles, toutes à la gloire de la «sage» politique de Milosevic. «La souveraineté, l'intégrité territoriale et la dignité de notre pays sauvegardées», titrait le quotidien Politika. Les journaux officiels accordent une large place aux messages de félicitations, de remerciements, d'encouragements et de soutien adressés à Milosevic par des entreprises, structures politiques et associations des quatre coins du pays.
Critiques. Si l'oppo