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Libération

Le Maroc va libérer 28 prisonniers politiques. Premier geste en faveur des droits de l'homme depuis l'arrivée du Premier ministre Youssoufi.

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publié le 15 octobre 1998 à 14h03

En annonçant mardi soir la libération de 28 prisonniers politiques,

la plupart islamistes, sur les 48 cas répertoriés officiellement et en confirmant la mort de 56 personnes «disparues» (sur 112 cas) dans les prisons ou les commissariats du royaume entre 1960 et 1980, le Maroc cherche à tourner la page de ses années noires. Mais il le fait, signe de la difficulté à traiter de dossiers qui remontent directement au palais, en laissant en suspens deux cas symboliques ou éminemment politiques: celui d'Abraham Serfaty exilé en France depuis sept ans et qui ne peut toujours pas rentrer dans son pays, et celui du leader islamiste Abdessalam Yassine, en «résidence protégée» depuis 1989 sans aucun jugement. «Le Maroc traînait comme un véritable boulet la question des droits de l'homme, il fallait prendre le taureau par les cornes», se réjouissait néanmoins mardi Omar Azzimane, le ministre de la Justice, en laissant la porte entrouverte à un règlement de l'affaire Serfaty. «Le chemin du retour» est désormais ouvert pour les exilés, a-t-il affirmé en annonçant par ailleurs pour la prochaine rentrée une révision des manuels scolaires pour promouvoir les droits de l'homme. Attendues depuis le début du mois, les mesures annoncées par Driss Dahak, le président du Conseil consultatif des droits de l'homme (officiel), sont le premier geste concret en matière de droits de l'homme depuis l'entrée en fonction du Premier ministre Abderrahmane Youssoufi. Ce dernier avait réclamé, en février, le r