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Libération

Les enjeux de la négociation. Pour les Palestiniens, le désenclavement est vital.

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publié le 15 octobre 1998 à 14h03

Jérusalem, de notre correspondant.

Régulièrement, ils se rassemblent par dizaines devant le barrage nord de Jérusalem. C'est à peine si les automobilistes remarquent ces manifestants bien sages, alignés sur le trottoir et munis de pancartes rédigées en anglais à l'intention de la presse étrangère. Habitants de la bande de Gaza, ils sont inscrits à Bir Zeit, l'université la plus prestigieuse de Cisjordanie. Ils réclament le droit de voir leur famille. L'armée, invoquant des raisons de sécurité, ne leur délivre pas de permis d'entrée. Leur âge, le passé politique de leur famille ou leur origine géographique suffisent pour les décréter dangereux. Certains ne sont pas revenus chez eux depuis plus de trois ans. Ils ne peuvent ni séjourner, ni traverser Israël qui sépare leur foyer de leur lieu d'études. Les plus fortunés qui parviennent à décrocher les visas nécessaires effectuent le détour par la Jordanie, puis l'Egypte. Ils franchissent trois frontières et parcourent plus de 1 000 kilomètres avant d'arriver à destination. Par la voie directe, il faut compter deux heures de route. Les accords d'Oslo prévoient l'aménagement d'un «passage sûr» entre la Cisjordanie et la bande de Gaza. Ce point fera à nouveau l'objet d'âpres marchandages. Les Israéliens parlent d'autobus «protégés». Les Palestiniens veulent pouvoir circuler également en voiture et l'assurance qu'ils jouiront d'un bout à l'autre du corridor d'un statut d'extraterritorialité.

Ce qui est en jeu aujourd'hui, c'est le