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Libération

Rencontre Arafat-Clinton-Netanyahou à Wye Plantation. Un sommet pour ranimer la paix. Les deux camps restent perplexes sur la possibilité d'un accord.

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publié le 15 octobre 1998 à 14h02

Jérusalem, de notre correspondant.

Ce devait être une veillée d'armes. Par le passé, les Israéliens s'étaient mobilisés avant chacun des sommets qui ont jalonné le processus de paix. Camp David, Madrid, Oslo avaient été précédés par des manifestations monstres de soutien ou de refus. Cette fois, à part une poignée de colons rassemblés devant la résidence du Premier ministre, personne ne bouge. Netanyahou part les mains libres au sommet de Wye Plantation, qui s'ouvre aujourd'hui sous les auspices de Clinton. Son cabinet, réuni mardi, n'a posé aucune condition précise à la signature d'un accord. Ariel Sharon, nouveau chef de la diplomatie, a répété son hostilité à un retrait militaire de 13% en Cisjordanie. Mais aucun vote n'a suivi. Alors que leur guide spirituel, le rabbin Avraham Shapira, parle de renverser le gouvernement, les deux ministres du Parti national religieux se sont limités à des considérations générales.

La presse exprime la même perplexité mâtinée d'attentisme. Après dix-huit mois de blocage, les éditorialistes se gardent bien de prédire l'issue des pourparlers. Surtout, personne ne semble croire qu'un compromis ramènera la confiance entre les deux peuples. «Trop peu, trop tard», écrit Ze'ev Schiff dans le quotidien Ha'aretz, à propos du prochain redéploiement. Arafat s'apprête à déclarer l'Etat de Palestine. «Voilà, selon lui, le principal enjeu.»

Ceux qui s'opposent à l'abandon d'un pouce «de la terre d'Israël» ignorent les intentions du Premier ministre. Leur