Bonn, de notre correspondante.
Le rideau tombe sur le nucléaire en Allemagne. Sociaux-démocrates et Verts sont convenus, hier, d'engager des négociations avec l'industrie nucléaire pour un abandon «dans le consensus», mais «irréversible». Aucune date n'a été fixée pour le débranchement des 19 centrales qui fournissent actuellement 36% de l'électricité du pays. Le futur gouvernement compte négocier un calendrier avec l'industrie pour éviter de ruineuses demandes de dommages et intérêts. Si les pourparlers n'aboutissent pas d'ici à un an, la nouvelle équipe menace de voter une loi pour fixer elle-même un échéancier. Après avoir annoncé, cette semaine, une réforme fiscale keynésienne et une profonde réforme du droit de la nationalité, le futur gouvernement Schröder promet, là, de profonds changements politiques, plus marqués que sa campagne électorale «centriste» aurait pu le laisser croire.
Plus aucune nouvelle centrale nucléaire ne sera construite en Allemagne, a annoncé la nouvelle équipe. Quelques centrales (quatre ou cinq au maximum), les plus vieilles ou les plus problématiques, seront débranchées durant cette législature (d'ici à 2002). Pour le reste, l'abandon devrait être étalé jusque vers 2030. Le souci du gouvernement est aussi d'éviter un renchérissement du prix de l'électricité. Avec la libéralisation du marché de l'énergie en Europe, les consommateurs allemands seraient trop tentés, sinon, d'acheter chez les voisins, notamment" auprès des centrales nucléaires franç