Rome, de notre correspondant.
Fidèle à sa renommée de grand communicateur, le pape Jean Paul II n'a pas manqué de profiter des projecteurs braqués sur le Vatican, à l'occasion de la célébration du vingtième anniversaire de son pontificat, pour rendre public l'un des textes que l'Eglise catholique attendait depuis plus d'une décennie.
En effet, après douze années d'études, de travaux approfondis et de multiples renvois, la treizième encyclique de Jean Paul II, intitulée Fides et ratio, a enfin été dévoilée hier, à Rome, lors d'une conférence de presse présidée par le cardinal allemand Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, l'ancien Saint-Office. Un texte musclé contre «la pensée molle», qui vise à rapprocher la foi et la raison à la veille de l'an 2000. Le rapport philosophie et théologie n'avait pas fait l'objet d'une encyclique depuis celle promulguée par le pape Léon XIII, il y a plus de cent ans, en août 1879. C'est dire l'importance que revêt, aux yeux du souverain pontife, qui suivit dans sa jeunesse en Pologne des études de philosophie, ce document qui se veut une réhabilitation de «la quête de sens» et une dénonciation virulente du scepticisme. S'en prenant «aux jeunes générations, dont beaucoup traînent leur vie presque au bord de l'abîme sans savoir vers quoi ils se dirigent», le pape revient durement contre «le primat de l'éphémère» et célèbre dans ce combat la réconciliation entre la foi et la raison, définies comme «les deux ailes q