Londres, intérim.
«Si nos soupçons se confirment, ce pourrait bien être l'une des affaires criminelles du siècle en Angleterre.» Depuis de longs mois, le commissaire Bernard Postles tente de prouver la culpabilité du docteur Harold Shipman. Ce médecin de 52 ans, père de deux enfants et praticien près de Manchester, dans le nord du pays, est accusé d'être responsable de la mort de quatre de ses patientes et d'avoir falsifié le testament de l'une d'entre elles à son profit. Après l'exhumation de deux nouveaux corps, la police britannique a décidé d'élargir les recherches sur la disparition de vingt-huit patientes, toutes décédées entre décembre 1997 et juin 1998, dans des circonstances jugées aujourd'hui étranges.
C'est la fille d'une des victimes qui, la première, a donné l'alerte aux services de police. Le 24 juin dernier, Khatleen Grundy, patiente du docteur Harold Shipman, disparaissait subitement alors que son état de santé était tout à fait satisfaisant. Sa fille apprend, quelques jours plus tard chez le notaire, que sa mère a choisi de léguer toute sa fortune à son médecin traitant. Soupçonneuse, la jeune femme exige aussitôt une autopsie. Le médecin légiste conclut alors à une mort non naturelle. Le docteur Shipman, qui avait signé l'acte de décès, est immédiatement inculpé.
Quelques semaines plus tard, d'autres plaintes sont déposées au commissariat de la commune de Hyde, une ville de 30 000 habitants près de Manchester. Trois autres exhumations, celle de Winifred Mellor