Washington, de notre correspondant.
«Huit bonnes journées, après huit mois affreux.» C'est ainsi que John Podesta, conseiller de Bill Clinton, a résumé jeudi l'habituel paradoxe clintonien: une semaine après que la Chambre des représentants eut déclenché contre lui la procédure en destitution (impeachment), Clinton ne cesse de marquer des points. En présidant le sommet pour la paix au Proche-Orient de Wye Plantation, il rappelle au monde, et aux Américains, qu'il demeure le chef de la «seule superpuissance» de la planète. Il a imposé à Slobodan Milosevic un accord pour mettre fin à la répression serbe au Kosovo. Et il a arraché à la majorité républicaine au Congrès les 18 milliards de dollars de la contribution américaine au Fonds monétaire international, préalable indispensable à une intervention pour juguler la crise financière globale. Autant de démentis spectaculaires à l'image d'un président aux abois. Henry Kissinger, qui fut secrétaire d'Etat pendant que Richard Nixon s'enfonçait dans le scandale du Watergate, explique cette semaine dans Newsweek que «le Président continue de gérer les affaires courantes comme si de rien n'était, alors qu'il est en réalité le dos au précipice». «Sa capacité à faire face aux menaces directes venues de l'extérieur reste intacte», dit-t-il. «Impeachment». L'activité débordante de Clinton sur la scène internationale, en dépit de la menace d'impeachment, n'a en fait rien d'étonnant. C'est d'ordinaire quand les choses vont mal pour eux su