Les grandes manoeuvres pour la paix ont commencé en Colombie, où
deux mouvements de guérilla poursuivent une lutte armée depuis trente-six ans et contrôlent aujourd'hui près de la moitié du territoire national. C'est le 7 novembre que commenceront officiellement des conversations entre les autorités et les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), la plus puissante des organisations rebelles, forte de 15000 hommes. Pour permettre l'ouverture de ces pourparlers, le président Andres Pastrana a accepté mercredi soir de démilitariser pendant 90 jours, comme l'exigeaient les FARC, cinq municipalités des départements du Meta et du Caquetá, qui s'étendent sur 42000 km2. Le gouvernement a aussi publié les mesures juridiques préalables aux conversations. Les FARC ont notamment obtenu le statut de «groupe armé à caractère politique», et leurs trois porte-parole officiels, bénéficieront de l'immunité pour les protéger de toutes poursuites. Cette annonce fait suite aux accords conclus les 11 et 12 octobre par les chefs de l'ELN (Armée de libération nationale), l'autre mouvement de guérilla, avec des représentants de la «société civile», lors d'une réunion tenue dans les montagnes de l'Antioquia. Ces accords prévoient l'ouverture, le 13 février 1999, d'une «convention nationale» qui se prolongera jusqu'au 12 octobre, avec le concours de délégués du gouvernement, des corps constitués et des grandes organisations associatives et syndicales. Les négociateurs auront à définir un nou