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Libération

Manoeuvres au cas où sur le «Foch». Le porte-avions français croise entre les côtes italienne et albanaise.

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publié le 17 octobre 1998 à 12h00

Istrana, à bord du «Foch», envoyé spécial.

Sur la base aérienne d'Istrana (Italie), l'officier navigateur trace une ligne rouge sur la carte des Balkans qui s'affiche sur un écran informatique. Venant de la mer, elle passe par Belgrade, puis met cap au sud en direction de Pristina. A quelques kilomètres de la capitale du Kosovo ces trois lettres apparaissent: OBJ, pour objectif. Le plan de vol d'un Mirage 2 000 D d'attaque au sol. Pour s'amuser, l'officier a rebaptisé les points qu'il doit survoler en s'inspirant des villages de sa région natale: Ker Manach, Plougalmezeau" Même si l'ultimatum de l'Otan à la Yougoslavie a été repoussé, les aviateurs français se préparent à une guerre qui ne devrait pas avoir lieu.

12 Mirage 2 000. Mardi les militaires de l'Otan ont reçu «l'ordre d'activation» pour préparer d'éventuelles frappes aériennes en République fédérale de Yougoslavie. Immédiatement, l'armée de l'air a dépêché 12 Mirages 2 000 à Istrana, une base italienne proche de Venise, à environ 1 heure de vol de Belgrade. Ils ont rejoint le détachement français qui met en oeuvre ici les cinq Jaguars chargés de la surveillance de la Bosnie. Seuls 8 intercepteurs Mirage 2 000 C sont armés. Ils seraient chargés de défendre l'espace aérien italien et bosniaque contre d'éventuelles représailles de l'armée de l'air yougoslave. «La menace est très faible», reconnaît un pilote. «Mais un seul coup au but aurait un effet médiatique très négatif» corrige le général Le Bourdonnec qui commande