Wye Plantation, Maryland, envoyé spécial. Bill Clinton a redécouvert
les vertus de la «diplomatie de la navette», le rituel bien connu des négociations au Proche-Orient. Dimanche, il a, pour la troisième fois en quatre jours, pris son hélicoptère pour se rendre de la Maison Blanche à Wye Plantation, le centre de conférences bucolique, à 100 km à l'est de Washington, où sont enfermées depuis jeudi les délégations israélienne et palestinienne en quête d'un accord de relance du processus de paix. Même à Wye, il a multiplié les allers-retours entre Houghton House, la résidence de Yasser Arafat, et River House, celle de Benjamin Netanyahou. A la mi-journée dimanche, la rumeur à Wye était qu'un accord, au moins partiel, était bel et bien à portée de main et qu'il pourrait être finalisé dans la soirée ou lundi matin. Le forcing de Clinton, espérait-on dans le camp américain, finirait par briser dix-neuf mois d'impasse. «Le Président a un rôle unique à jouer pour aider les deux camps à comprendre les positions de l'autre», expliquait dès samedi après-midi Joe Lockhart, son porte-parole, ajoutant qu'il bénéficie d'un «important capital confiance» des deux côtés.
Or la confiance était visiblement ce qui faisait le plus défaut à Wye, malgré le cadre champêtre, le temps radieux et une atmosphère que James Rubin, porte-parole du département d'Etat, avait décrite samedi comme «très informelle, pragmatique et constructive», où «les choses avancent» au fil des balades dans les bois. Le th