Dans quatre jours il va s'installer à Palazzo Chigi, le Matignon
italien, quittant son bureau de la via «Botteghe Oscure», au quatrième étage de l'austère immeuble qui fut, depuis la libération, le siège du plus important Parti communiste d'Occident. Massimo D'Alema, 49 ans, sera le premier postcommuniste à devenir chef de gouvernement dans un pays de l'Union européenne. La faucille et le marteau qui figuraient encore en petit au pied du chêne symbole du PDS, successeur du défunt PCI, ont certes disparu en février dernier de l'emblème des Démocrates de gauche (DS). Lui-même est d'ailleurs vice-président de l'Internationale socialiste. Le tournant n'en est pas moins historique. Ce dirigeant au parcours d'héritier du communisme à l'italienne, longtemps présenté par ses adversaires comme «un apparatchik aux allures de barbier de province» à cause de sa petite moustache, savoure maintenant le triomphe de sa politique. Fidèle au passé. Son parti qui oscille selon les sondages autour de 22% des voix et revendique 700 000 inscrits, représente la première force de la gauche italienne et de la coalition sortante de l'Olivier. «Nous étions seulement l'actionnaire majoritaire», résumait-il en une boutade. Maintenant il touche au but après avoir accéléré la transformation des DS en une force de gauche moderne qui se veut déjà au-delà de la social-démocratie traditionnelle. «Pour retrouver ses raisons d'être, la gauche doit savoir remettre en cause ses conquêtes et ses certitudes. Le p