Le futur ministre allemand de la Défense est un amoureux déclaré de
la France. Son dernier ouvrage, paru cette année en Allemagne, n'est pas une énième étude sur l'état des forces armées dans le monde, mais une invitation à parcourir la France à bicyclette. Intitulé Mon tour de France, il propose cinq circuits à vélo et 19 étapes touristiques ou gastronomiques à travers l'Hexagone, testées par Rudolf Scharping, 50 ans, lui-même passionné de cyclisme.
Le vélo s'est avéré ces derniers temps un dérivatif particulièrement précieux pour Rudolf Scharping, tant ses amis politiques n'ont eu de cesse de le mettre sur la touche.
Ses débuts politiques avaient pourtant été prometteurs. En 1993, la base du parti social-démocrate l'avait choisi comme candidat à la Chancellerie contre Schröder, alors jugé trop opportuniste. Scharping passait pour le jeune espoir du SPD: le «Clinton du Palatinat» disait-on alors. Depuis sa campagne ratée et son échec aux législatives de 1994, la carrière de Scharping s'est pourtant brisée. En novembre 1995, Oskar Lafontaine lui a pris la présidence du parti. La semaine dernière, le même Lafontaine l'a contraint à quitter le poste de président du groupe parlementaire social-démocrate: un poste beaucoup trop stratégique pour un homme aussi peu communicatif que Scharping, a fait savoir Lafontaine à toute la presse.
Rudolf Scharping arrive à la Défense dans les pires conditions imaginables, après avoir lui-même indiqué qu'il ne voulait pas de ce ministère. Avant de