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Libération

Schröder, un gouvernement cap à gauche. Le chancelier a constitué hier son équipe rouges-Verts, sans le libéral Stollmann.

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publié le 20 octobre 1998 à 12h12

Bonn, de notre correspondante.

Presque sans faute durant sa campagne et ses premiers pas de futur chancelier allemand, Gerhard Schröder s'est autorisé hier son premier gros cafouillage. Quelques heures à peine avant de présenter la liste de son gouvernement, il s'est retrouvé" sans ministre de l'Economie. Jost Stollmann, 43 ans, le self-made-man présenté durant la campagne comme l'incarnation du «nouveau centre» que Schröder prétend rassembler, a fait faux bond. Le jeune entrepreneur n'a pas supporté que le président du parti social-démocrate Oskar Lafontaine veuille dépouiller le ministère de l'Economie pour se tailler un grand ministère des Finances comparable au ministère français de l'Economie et des Finances.

Chantre de la libre entreprise, Stollmann ne se retrouve pas non plus dans le contrat de coalition négocié avec les Verts, qui prévoit une réforme fiscale keynésienne et repousse à plus tard les «coupes» sociales. En quelques heures, Schröder a donc dû dénicher hier un nouveau ministre de l'Economie: Werner Müller, une vieille connaissance, qui le conseille depuis 1990 pour les questions de politique énergétique (lire ci-dessous).

Cette chasse au ministre a produit un effet calamiteux. Schröder a donné l'impression d'être encore une fois victime des pressions d'Oskar Lafontaine, qui a découragé son jeune poulain. «Le nouveau centre prend la fuite», ironisait hier le conservateur Wolfgang Schäuble. D'autres accusent les sociaux-démocrates de ne s'être servis de Stollm