Rome, de notre correspondant.
Premier «ex-communiste» italien à être pressenti pour former un gouvernement, Massimo D'Alema devrait, en cas de réussite, faire également entrer un ou deux ministres qui se réclament ouvertement du Parti des communistes italiens. Car la disparition progressive à partir de 1989 du PCI, fondé en 1921 au Congrès de Livourne et qui fut pendant longtemps le plus important Parti communiste occidental, s'est effectuée sous la forme de scissions successives au point que trois mouvements peuvent aujourd'hui revendiquer l'héritage de Palmiro Togliatti ou d'Enrico Berlinguer: les DS (Démocrates de gauche), PRC (Parti de la refondation communiste) et le PCDI (Parti des communistes italiens) en cours de formation.
Après s'être, dès les années 70, éloigné du modèle soviétique, le PCI entame officiellement sa transformation en novembre 1989. Trois ans plus tard, la métamorphose est achevée sous la houlette du secrétaire Achille Occhetto qui donne naissance au Parti démocratique de la gauche (PDS). Mais une partie de la base refuse l'évolution sociale-démocrate et quitte le parti. Ancien apparatchik lié à Moscou, Armando Cossutta fonde alors le Parti de la refondation communiste (PRC) qui va agréger autour de lui toute une frange de l'extrême gauche et certains intellectuels qui ne se reconnaissent pas dans le PDS. Frères ennemis, les deux mouvements issus du PCI parviennent toutefois à faire alliance pour affronter, en 1994, la droite conduite par Silvio Berlu