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Libération

Accord turco-syrien sur les rebelles kurdes. Damas s'engage à ne plus fournir d'appuis au PKK sur son sol. Ankara crie victoire.

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publié le 22 octobre 1998 à 12h24

En apparence, la menace a payé. Après trois semaines d'extrême

tension, la Syrie a cédé devant la diplomatie va-t-en-guerre d'Ankara et accepté de signer un accord par lequel elle s'engage à priver les rebelles du PKK (séparatistes kurdes de Turquie) d'un appui financier, militaire ou logistique sur son sol. Damas s'est aussi engagé à ne pas permettre à Apo, le chef du PKK, de retourner en Syrie. Reconnaissant que ce parti est une «organisation terroriste», Damas s'est engagé à traduire ses membres en justice et à ne plus autoriser l'infiltration de ses militants vers un pays tiers. La Syrie a, en outre, remis à Ankara une liste des membres de ce parti arrêtés sur son territoire, a précisé hier un porte-parole turc. Jouant la surenchère, la Turquie a fait savoir qu'elle se réservait le droit de recourir à la force si l'accord n'était pas respecté. «La Syrie nous a tendu une main amicale. Si, dans le cadre de cet accord, chaque chose se concrétise, nous serrerons cette main. Si on envisage le pire scénario et que nous estimons que cela ne se concrétise pas, nous mettrons alors en oeuvre nos mesures militaires», a averti le même porte-parole.

Les médias turcs, volontiers chauvinistes, ont aussitôt exulté. «Damas cède», titrait le quotidien libéral Sabah. «La Syrie s'incline», renchérissait le journal populaire Miliyet. Les médias syriens, eux, conservaient le plus grand mutisme sur ce dénouement, intervenu dans la nuit de mardi à mercredi après quarante-huit heures de tractation