Il est l'un des deux ou trois maires les plus populaires d'Italie,
premier citoyen de Naples depuis 1993 et réélu l'an dernier avec 73% de suffrages. Communiste de toujours, devenu social-démocrate avec la majorité de l'ex-PCI, Antonio Bassolino, 51 ans, a réussi le miracle de transformer l'image de la grande métropole du Sud capitale du «malgoverno» (mauvais gouvernement), gérée pendant des décennies par une classe dirigeante clientéliste et corrompue. «J'avais deux priorités: restaurer la légalité administrative et redonner aux habitants des raisons d'espérer», rappelle volontiers ce maire devenu un modèle de bonne gestion qui entre maintenant au gouvernement chargé d'un double ministère symbole. Tout en restant maire de Naples suscitant des grincements de dents sur un cumul de mandats exceptionnel en Italie , il s'occupera des portefeuilles du Travail et du Mezzogiorno, ce Sud italien toujours à la traîne avec son chiffre record de disoccupati (chômeurs, plus de 25% de la population active), des industries publiques en déroute et des mafias toutes-puissantes. Dans la nouvelle et très hétéroclite équipe ministérielle, il apporte de quoi conforter le peuple de gauche, alors que la question des 35 heures divise toujours communistes et ex-communistes. Sa nomination représente surtout un geste vis-à-vis d'un Mezzogiorno qui s'est senti délaissé pendant les vingt-huit mois du gouvernement du professore Romano Prodi, catholique de gauche de l'Emilie-Romagne. Le nouveau Premier