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Libération

D'Alema forme un cabinet d'équilibres. Un savant dosage ménage les différents partis de la coalition.

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publié le 22 octobre 1998 à 12h20

Rome, de notre correspondant.

«J'ai même eu le temps de regarder une bonne partie du match de foot hier soir.» Pour tenter de dissiper l'impression selon laquelle la formation de son gouvernement aurait donné lieu, comme dans le passé, à de longues et âpres négociations politiciennes, le nouveau président du Conseil, Massimo D'Alema, a, jusqu'au bout, cherché à gommer les difficultés. «Employer un après-midi pour former un gouvernement de coalition signifie qu'il n'y pas eu de longues tractations», a-t-il dit.

Premier ex-communiste à la tête d'un gouvernement italien, D'Alema a donc officiellement communiqué la liste de ses 25 ministres hier matin. Un cabinet, le cinquante-sixième depuis 1945, qui s'appuie en partie sur celui de son prédécesseur Romano Prodi, en vue notamment de donner des garanties aux milieux d'affaires et aux partenaires européens. La troïka économique du gouvernement Prodi, composée de Carlo Azeglio Ciampi au Trésor, Vincenzo Visco aux Finances et Pierluigi Bersani à l'Industrie, demeure ainsi en place. Lamberto Dini, ancien directeur de la Banque d'Italie, conserve également son portefeuille des Affaires étrangères. Une orientation qui a visiblement rassuré le monde industriel. Dès hier, le président de la Confindustria (le patronat italien), Giorgio Fossa, a même publiquement fait part de sa «satisfaction» face à la confirmation de Bersani. Le patron de Fiat, Gianni Agnelli, a déclaré: «La bourgeoisie italienne devra désormais s'adapter à l'idée d'un g