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Libération

Kosovo: un jusqu'au-boutiste de l'UCK. Pour le poète Lum Haxhiu, la lutte pour l'indépendance passe par les armes.

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publié le 23 octobre 1998 à 12h29

Malmö, envoyé spécial.

Sa photo a fait le tour du monde. Lum Haxhiu, «l'écrivain qui prend les armes», en treillis, béret vert et barbe noire, commandant politique de l'UCK à Junik, dans le sud du Kosovo, s'est retrouvé par une soirée de juin assis au côté de Richard Holbrooke. L'émissaire américain était venu s'enquérir des revendications de ces Albanais engagés dans la lutte armée contre Belgrade. A Malmö, dans le sud de la Suède, où il est revenu depuis un mois et demi, Lum Haxhiu, sans la barbe mais avec toujours les mêmes lunettes à monture fine, se fait moins voyant. Il voyage désormais pas mal, chargé par Adem Demaci, l'écrivain alors porte-parole de l'UCK à Pristina, de monter un réseau européen d'information, le talon d'Achille de l'UCK. Ce poète timide tente de tirer les leçons des premiers mois de révolte. D'abord, il faut nommer un comité représentatif de toutes les tendances présentes au Kosovo, UCK y compris, pour tenir un rôle que ne joue plus le Parlement, selon lui. «Et quoi qu'il se décide entre les capitales occidentales et Belgrade, l'objectif de l'UCK reste l'indépendance. Et si un quelconque Albanais signe un document autre que celui accordant l'indépendance au Kosovo, dit-il de sa voix calme et avec son air doux, il sera coupable de trahison. Et liquidé. Qui que ce soit.»

Lum Haxhiu a cessé de raisonner comme un homme de lettres depuis le massacre de la Drenica début mars dernier qui avait fait environ 80 morts. En 1979, étudiant en littérature, et déjà