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Libération

Londres pourrait libérer Pinochet. L'ex-dictateur se révèle un «hôte» bien embarrassant.

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publié le 24 octobre 1998 à 12h30

«Par compassion»: c'est le motif invoqué jeudi soir par le

gouvernement britannique pour évoquer la possible libération de l'ex-dictateur chilien Augusto Pinochet, retenu depuis une semaine dans une clinique londonienne. L'indication a été fournie au détour d'une réponse parlementaire du ministre de l'Intérieur Jack Straw, appelé à trancher en dernier ressort sur la procédure d'extradition initiée par le juge madrilène Baltasar Garzon. Célèbre pour avoir instruit le scandale de la «guerre sale» contre les indépen-dantistes basques de l'ETA et envoyé un ex-ministre de l'Intérieur socialiste en prison, Garzon impute à Pinochet 94 cas d'enlèvements et d'assassinats d'opposants à la dictature chilienne, majoritairement d'origine espagnole, réfugiés en Argentine.

La petite phrase de Jack Straw ressemble à une volte-face: le gouvernement Blair s'en était jusqu'alors tenu au leitmotiv selon lequel le dossier, «en aucun cas politique», relevait strictement de la justice. Mais au terme d'une semaine de manifestations et de controverses juridiques, Augusto Pinochet se révèle un hôte bien embarrassant. Chacun y va de sa petite phrase. Vendredi, le président de la Commission européenne, Jacques Santer, a défendu l'arrestation de Pinochet: «Il faut démontrer à l'opinion publique internationale que les crimes ne peuvent rester impunis partout où ils sont commis.» Mais la demande de libération immédiate formulée par le président chilien, Eduardo Frei, malgré les «grandes divergences» entre