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Libération

Pays basque espagnol: vote sur fond de trêve. 1,8 million d'électeurs désignent dimanche le Parlement autonome.

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publié le 24 octobre 1998 à 12h30

Pays basque, envoyé spécial.

Dans la cour de récréation, les gamins piaillent en euskera, en langue basque. A l'école publique de Zarautz, comme ailleurs au Pays basque, une nouvelle génération bascophone grandit, qui connaîtra sans doute la paix. Le «cessez-le-feu» inconditionnel annoncé par l'ETA le 16 septembre dernier semble appelé à durer. Dimanche, les élections au Parlement autonome basque doivent être le véritable coup d'envoi du processus de paix. Chacun entend compter ses forces en vue de probables négociations. Josu, instituteur à l'école de Zarautz, sait bien pour qui il va voter: il est militant d'Herri Batasuna, la branche politique de l'ETA, donc indépendantiste. «L'indépendance n'est pas possible tout de suite: les gens répondraient non à un référendum, parce qu'ils ont peur de trop d'aventurisme, reconnaît-il, mais nous voulons que le peuple basque dispose lui-même de la clé de son avenir, c'est-à-dire le droit à l'autodétermination. Ensuite nous aurons le temps d'expliquer les bienfaits de l'indépendance.» Zarautz, avec ses airs de station balnéaire languissante, à une vingtaine de kilomètres de Saint-Sébastien, vibre pour le nationalisme basque. En partie à cause d'un passé pas si lointain. Un des derniers condamnés à mort par Franco, exécuté alors que le dictateur était à l'agonie sur son lit d'hôpital, était un enfant de la ville. Sur la longue plage, la garde civile a tiré dans la foule des manifestants. «La dictature a failli en finir avec nous, cont