Washington, de notre correspondant
«J'aime bien ce que Clinton a réussi hier, l'accord sur le Proche-Orient», dit Becky Fields, une infirmière d'Alexandria (Virginie). «C'est la preuve que c'est un bon Président, malgré tout.» L'opinion de Becky semblait largement partagée dans la petite foule des parents venus applaudir, samedi, leurs enfants au lycée Thomas-Edison. Quels qu'en soient les effets sur le terrain, l'accord de Wye a conforté la fierté qu'inspire aux Américains le constat que les Etats-Unis demeurent «la nation indispensable», et leur Président, le garant de la paix et de la prospérité globale, Monica ou pas. Au Congrès, même ses adversaires républicains ont été obligés d'applaudir un accord qui a démontré que Clinton n'est pas un chef d'Etat en bout de course, pathétique et impuissant sur la scène mondiale. Wye, écrivait dimanche le Los Angeles Times, a rappelé que «le Président reste un acteur central sur la scène politique», nationale et internationale.
Clinton a pu savourer les éloges appuyés que lui ont faits les protagonistes de l'accord de Wye, et, en particulier, le roi Hussein, qui a affirmé: «Je n'ai jamais rencontré (un président américain) qui ait manifesté votre engagement, votre concentration, votre lucidité et votre détermination à contribuer à une solution» du conflit au Proche-Orient. Le soir de la signature de l'accord, Clinton a replacé lui-même ses neuf jours d'efforts dans le contexte du «Monicagate», affirmant, devant un parterre de pasteur