Pékin de notre correspondante
Deux événements survenus la semaine dernière en disent long sur les contradictions de la Chine dans le domaine des droits de l'homme. Vendredi, à la mi-journée, les responsables de la troïka européenne (Autriche, Royaume-Uni et Allemagne) chargés du dialogue avec la Chine sur les droits de l'homme rencontrent la presse et se disent «encouragés» par leurs discussions avec les Chinois. Ils ont noté une «volonté réelle» de leurs interlocuteurs de se rapprocher des critères internationaux. Au même moment, dans la ville de Qingdao (province du Shandong), un procès se déroule à huis clos. Celui de Chen Zengxiang, un ouvrier entré dans le camp des dissidents. Il lui est reproché d'avoir diffusé une liste des prisonniers politiques dans sa province. Chen, qui vient de passer cinq mois en détention sans contacts avec sa famille et sans avocat, reçoit sa sentence: sept ans de prison.
«Impressionnés». Jamais comme en cet automne 1998 la Chine ne s'était autant engagée dans le débat sur les droits de l'homme. La semaine dernière, à Pékin, avaient lieu simultanément un symposium international, organisé par le gouvernement, réunissant environ 80 «experts» locaux et étrangers (Américains, Britanniques, Français"), universitaires pour la plupart, et les rencontres avec la troïka européenne. Fin septembre, la haut-commissaire des Nations unies chargée des droits de l'homme, Mary Robinson, a été pour la première fois invitée en Chine et reçue par le président Ji