Ramallah, envoyé spécial.
Le Fatah, le propre mouvement de Yasser Arafat, se fâche. «Nous devons protéger notre pays contre ces ordures. N'attendons pas que cela vienne d'en haut. Agissons nous-mêmes», s'écrie l'un de ses leaders, Kamel Hamed, devant plus de 2 000 hommes en colère. De jeunes militants scandent le nom de Wassim Tarifi, abattu de deux balles dans la tête. «Wassim, avec notre âme, nous sommes prêts à nous sacrifier pour toi!» Leur chef, Marouan Barghouti, surenchérit: «Nous exigeons que ceux qui ont fait couler le sang hier soient jugés.» Dans la foule, la sentence a déjà été prononcée: «Il faut les pendre haut et court sur la place centrale de la ville», assène un sympathisant.
Les coupables appartiennent à l'un des principaux services de sécurité palestiniens, les renseignements militaires. Depuis qu'ils ont tiré sur des manifestants du Fatah dimanche et tué cet adolescent de 16 ans, Ramallah est en ébullition. Un imposant cortège vient de traverser la ville jusqu'au camp de réfugiés d'Omari. Partout, les rideaux de fer des commerces sont abaissés en signe de grève. Les chefs du mouvement arrivent de l'ensemble de la Cisjordanie. Ceux qui portent un uniforme ont déserté les rues de peur de provoquer de nouveaux affrontements.
Test. Dans la nuit de samedi à dimanche, les soldats ont investi le siège local du Fatah à la recherche de fusils et de pistolets. Ils ne faisaient qu'appliquer l'accord signé la vieille aux Etats-Unis. L'Autorité palestinienne dispose de