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Libération

Pays basque: la prime à la paix. Herri Batasuna et le Parti populaire confortés par les élections.

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publié le 27 octobre 1998 à 12h40

Madrid, de notre correspondant.

A l'heure d'aller voter, dimanche, pour renouveler le Parlement autonome, les électeurs basques ont penché pour les deux partis qui seront les vedettes des futures négociations de paix, un mois après le «cessez-le-feu» inconditionnel de l'ETA. D'un côté, la coalition indépendantiste Euskal Herritarrok (EH) ­ regroupée autour d'Herri Batasuna (HB), la branche politique de l'ETA ­ fait un de ses meilleurs scores, 17,9% des voix. De l'autre, le Parti populaire (PP), au pouvoir à Madrid, fait un bond de 14 à 20% des voix et devient le deuxième parti de la région, derrière l'indéboulonnable PNV (Parti nationaliste basque, modéré), qui tient les clés du gouvernement autonome depuis vingt ans.

déclaration de Lizarra. Le PNV perd un siège, payant l'usure du pouvoir, mais aussi sans doute son flirt récent avec Herri Batasuna, qui l'avait conduit à assumer des positions assez radicales et à défendre implicitement l'autodétermination du Pays basque. De fait, tous les partis qui, début septembre, s'étaient retrouvés autour d'HB pour signer la déclaration de Lizarra en faveur d'un dialogue «sans condition» sur l'avenir institutionnel de la région s'effritent. C'est le cas, outre le PNV, des communistes d'Izquierda Unida, qui perdent 4 sièges sur 6 au Parlement autonome, ou des nationalistes sociaux-démocrates d'Eusko Alkartasuna, qui passent de 8 à 6 sièges. Comme si les électeurs craignaient un excès d'aventurisme chez les partis traditionnels. En face des