Moscou, de notre correspondante.
Rival malheureux de Eltsine à la présidentielle de 1996, le leader communiste Guennadi Ziouganov, 54 ans, est considéré comme l'un des acteurs clé du jeu politique. Son parti, qui détient la majorité relative à la Douma, a joué un rôle décisif dans la dernière crise politique. Sous sa pression, Eltsine a dû retirer la candidature de Viktor Tchernomyrdine à la tête du gouvernement et présenter celle d'Evgueni Primakov. Aujourd'hui, le PC semble prendre ses distances avec le gouvernement Primakov, comme s'il voulait par avance dégager sa responsabilité dans la gestion de la crise. Dans une interview à Libération, Ziouganov explique la politique, pas toujours lisible, de son parti et évoque la course à la succession d'Eltsine. Eltsine, malade, est désormais en retrait. Face à cette situation, que préconisez-vous: la création d'un poste de vice-président ou la démission pure et simple?
Depuis sa réélection (en juin 1996, ndlr), Eltsine ne travaille pas. Il en est incapable et tout le monde le sait. Ses secrétaires de presse mentent tellement qu'on en rigole. En Russie, il y a un vide du pouvoir qui condamne le pays à l'instabilité. Depuis longtemps nous proposons d'amender la Constitution afin de remédier à ce vide et d'équilibrer les différentes branches du pouvoir. Il faut notamment introduire l'obligation pour le Président de subir des examens médicaux à la demande du Parlement. Il faudrait aussi instaurer un contrôle sur le pouvoir présidenti