Jérusalem, de notre correspondant.
Benyamin Netanyahou risque-t-il de connaître le sort de Yitzhak Rabin? Le Shin Beth, l'équivalent israélien de notre DST, craint plus que jamais pour la vie du Premier ministre. Dans tout le pays, les cris de haine lancés contre lui par une partie de l'extrême droite ces derniers jours réveillent de terribles souvenirs. Lundi soir, devant la résidence de Netanyahou, et le lendemain, lors des funérailles d'un colon tué dans un attentat, des manifestants en furie n'ont pas hésité à qualifier le premier ministre de «traître» comme naguère son prédécesseur. Le commandant en charge de la protection des personnalités «n'en dort plus la nuit» et réclame un renforcement de ses effectifs. Le procureur général Elyakim Rubinstein conjure les politiciens de tous bords de surveiller leur langage. Seul l'intéressé affirme ne pas s'inquiéter: «Je n'y pense pas et je n'en parle pas.» La sécurité autour de lui vient d'être une fois de plus renforcée. Ses propres services lui demandent de limiter ses apparitions en public et d'éviter dans le contexte actuel de se rendre dans les colonies. S'il se déplace dans les territoires palestiniens, il doit le faire en hélicoptère et non par la route. Il porte régulièrement un gilet pare-balles lors de bains de foule. Lors de chacun de ses meetings, la presse et le public doivent arriver plusieurs heures à l'avance afin de se soumettre à toutes sortes de contrôle. Le Shin Beth redoute un «loup solitaire» prêt à tuer p