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Libération

«Nous voulons voir Old Papa John Glenn s'envoler». Le retour du héros relance l'engouement pour l'épopée spatiale américaine.

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publié le 30 octobre 1998 à 12h56

Cap Canaveral, envoyé spécial.

Discovery a fait un nouveau pas sur la route des étoiles. Mais elle s'est aussi transformée en machine à remonter le temps. La présence à bord de la navette de John Glenn ­ à 77 ans, l'homme le plus âgé à s'être jamais envolé pour l'espace ­ a métamorphosé la mission STS-95. Elle l'a propulsée au-delà des horizons de la science, jusqu'à ce jour mythique du 20 février 1962 où un Américain avait tourné pour la première fois en orbite autour du globe. Il s'appelait John Glenn. John F. Kennedy était à la Maison Blanche. Et les Etats-Unis s'étaient lancés à coup de fusées et de capsules Mercury, Gemini et Apollo dans la course à l'espace. Aujourd'hui, «la navette de Glenn» est entrée dans l'univers de la culture populaire. Elle a refait de l'aventure spatiale, pour une journée au moins, «l'histoire emblématique du siècle américain», comme l'a noté le célèbre journaliste Walter Cronkite.

Nostalgie. «L'Amérique a besoin de héros», a expliqué le directeur de la Nasa, Dan Golding, pour justifier l'intégration du sénateur Glenn à l'équipage de la navette. «Glenn est un véritable héros américain, dans une époque qui en manque», pour citer encore Cronkite. Le voyage du papy dans l'espace a entraîné aux Etats-Unis une vague de nostalgie des années 60 sans précédent et de son épopée spatiale tissée de «l'étoffe des héros». Les Américains s'offrent, par procuration, un voyage en navette pour «Revivre le rêve» ­ comme le proclament les affiches qui accueillent